Alors que les logements plus grands bénéficient d’une meilleure classification énergétique, les petites surfaces, souvent pénalisées par le calcul du DPE, ont vu de nouveaux seuils de consommation énergétique entrer en vigueur ce 1er juillet. Cette modification fait suite à un arrêté du 25 mars 2024 et vise à faciliter l’accès à une classe énergétique décente pour les petites surfaces, notamment dans le contexte de l’interdiction progressive de location des passoires thermiques (classées F ou G) d’ici 2028. Sur les 5 millions de logements considérés comme des passoires énergétiques en France, 31% ont une surface inférieure à 30 m².
Un ajustement aux effets limités ?
Ce nouveau dispositif, qui se veut une amélioration pour les petites surfaces, ne fait pas l’unanimité auprès des experts. Si certains reconnaissent une correction positive dans certains cas, d’autres, à l’instar de Loïc Cantin, président de la FNAIM, qualifient l’estimation de 140 000 logements bénéficiaires d’« optimiste ». Le problème réside dans le calcul même du DPE, qui rapporte la consommation d’énergie potentielle du logement à sa surface, favorisant ainsi les grandes surfaces. Un nouveau coefficient pour le calcul de l’eau chaude a été introduit pour les biens de 9 à 40 m², mais des disparités persistent pour d’autres postes de consommation énergétique.
Des disparités persistantes
Malgré cette actualisation, certains professionnels pointent du doigt les limites de la mesure. Benjamin Lefébure, directeur des Secrets de l’immo, souligne le caractère aléatoire de certains critères de calcul du DPE, désavantageant les logements les moins spacieux. L’isolation, par exemple, reste un point sensible pour les petites surfaces, souvent pénalisées par un ratio défavorable entre les murs extérieurs et la surface habitable. Ainsi, même avec des travaux d’isolation conséquents, atteindre la classe énergétique B pour un studio reste un défi de taille, et la classe C, bien que plus accessible, demande des efforts importants.