Avis aux amateurs de voitures de luxe et aux détenteurs de cryptomonnaies : vous pourrez bientôt concilier vos deux passions ! Comme l’annonce Les Echos dans un article du 25 juillet 2024, Ferrari a décidé d’étendre à l’Europe son système de paiement en cryptomonnaies, après un lancement réussi aux États-Unis il y a moins d’un an.
Concrètement, les concessions européennes de la marque au Cheval cabré pourront accepter les paiements en cryptomonnaies, sans avoir à gérer directement ces actifs numériques. « Les concessionnaires pourront accepter les paiements sans avoir à gérer directement les cryptos, qui seront immédiatement converties en monnaie traditionnelle », précise Ferrari dans son communiqué. Un partenaire de paiement, dont le nom n’a pas encore été dévoilé, se chargera de convertir les bitcoins, ethers ou encore l’USDC en euros, afin de protéger les concessionnaires contre la volatilité des cours.
Cette décision peut surprendre alors que d’autres entreprises, comme Tesla, ont fait marche arrière sur le sujet, inquiètes de l’impact environnemental du minage de cryptomonnaies. Pour Antoine Trubert, analyste senior chez Culture Patrimoine, cette initiative de Ferrari serait avant tout un argument marketing pour séduire une nouvelle clientèle de « nouveaux riches » ayant fait fortune dans les cryptomonnaies. « Transformez votre crypto volatile en métal précieux », peut-on ainsi lire sur le site web d’un concessionnaire Porsche aux États-Unis.
Mais attention, cette nouvelle ne doit pas inciter à un optimisme démesuré. S’il peut être tentant d’y voir une manière d’échapper au fisc, acheter une Ferrari en bitcoins n’est pas un moyen de contourner l’impôt en France. En effet, comme le rappelle Gwendal Chatain, avocat associé chez Taylor Wessing, « payer une Ferrari en cryptomonnaies ne permet pas d’éviter l’impôt en France, car l’achat d’un bien avec des cryptos est considéré comme une vente de ses actifs, déclenchant ainsi une imposition sur la plus-value réalisée ». La législation française est claire : l’achat d’un bien ou d’un service avec des cryptomonnaies est assimilé à une vente de ces actifs, ce qui entraîne une imposition sur les plus-values réalisées.