Alors que la Banque centrale européenne hésite encore à opérer un deuxième assouplissement monétaire en septembre, la Réserve fédérale américaine pourrait, elle, passer à l’action dès la rentrée. « Je pense que nous nous rapprochons du moment où une baisse du taux directeur sera justifiée », a déclaré cette semaine Christopher Waller, l’un des gouverneurs de la Fed.
Un double mandat pour la Fed
Comment expliquer ce changement de ton de la part de la Fed qui, il y a encore deux semaines, attendait des nouvelles encourageantes sur l’inflation avant d’envisager un assouplissement de sa politique monétaire ? Contrairement à la BCE, la Fed possède un double mandat : elle doit veiller à la stabilité des prix, mais aussi permettre le plein emploi. Or, comme le souligne Les Echos dans un article paru le 21 juillet 2024, « les nouvelles embauches ont commencé à ralentir » aux Etats-Unis et « le taux de chômage a augmenté au cours de chacun des trois derniers mois, pour atteindre 4,1 % en juin, son niveau le plus élevé depuis 2021 ».
Des signaux à venir ?
La situation n’est pas encore catastrophique outre-Atlantique, mais la Fed se montre vigilante. « Nous ne voulons pas en arriver à un point où le marché du travail commence à s’affaiblir de manière substantielle – à vaciller – parce qu’à ce moment-là, il est en fait souvent trop tard pour l’aider à rebondir », a ainsi expliqué Mary Daly, présidente de la Fed de San Francisco. La conférence de presse qui suivra la réunion du comité de politique monétaire de la Fed, le 31 juillet, sera l’occasion pour Jerome Powell d’envoyer un message clair aux marchés. Il devrait ancrer dans les esprits l’idée d’un assouplissement après les vacances. Il pourra également préciser sa pensée lors du symposium des banques centrales qui se tient traditionnellement fin août à Jackson Hole, dans les montagnes du Wyoming.