Le 1er novembre 2016, alors qu’Hillary Clinton dominait encore les sondages, la Réserve fédérale américaine (Fed) tenait sa réunion de politique monétaire, inconsciente du bouleversement politique qui se profilait. « Si les prévisions se réalisent – victoire de Clinton et une Chambre des représentants républicaine et un Sénat divisé -, les gérants que nous avons interrogés estiment que la réaction du marché sera d’une ampleur limitée », indiquent les transcriptions déclassifiées des réunions de la Fed, citées par Les Echos.
Onde de choc sur les marchés
L’élection surprise de Donald Trump quelques jours plus tard provoqua une onde de choc sur les marchés financiers mondiaux. Wall Street, le dollar et les taux américains ont grimpé, tandis que les marchés émergents ont plongé, contredisant toutes les prévisions des économistes. Lors de sa réunion des 13 et 14 décembre 2016, la Fed a analysé les conséquences de l’élection de Trump. Brian Doyle, du département des affaires internationales, soulignait déjà les risques liés aux engagements de Trump en matière de droits de douane, notamment vis-à-vis de la Chine et de l’ALENA.
La Fed face aux incertitudes de la présidence Trump
L’incertitude régnait quant à l’impact des politiques de Trump sur l’économie américaine. La guerre commerciale avec la Chine et le protectionnisme étaient perçus comme des menaces pour les entreprises et l’emploi. Malgré ces incertitudes, la Fed a décidé de relever son taux directeur de 0,25 point un mois après l’élection de Trump. Cette décision sera par la suite critiquée par le président américain, qui accusera la Fed de freiner la croissance. « En 2016, il jugeait la Fed sous influence et l’accusait de maintenir des taux bas afin de favoriser les chances d’une réélection d’Hillary Clinton grâce à l’emploi et la croissance », rappelle Les Echos. L’élection de Donald Trump a marqué un tournant dans les relations entre la Maison Blanche et la Fed, mettant en lumière les tensions potentielles entre politique et politique monétaire.