Malgré la forte présence de l’Allemagne sur la scène artistique internationale, le pays ne possède pas de foire d’art contemporain majeure. C’est dans ce contexte que le Gallery Weekend de Berlin, événement annuel réunissant 55 galeries de la capitale allemande, a pris une importance considérable depuis 20 ans. Cette année, du 25 au 28 avril, l’événement a mis en lumière une tendance de fond du marché : le retour en force de la peinture figurative.
L’influence de Francis Picabia
Le galeriste Michael Werner, figure incontournable de la scène berlinoise, a toujours défendu la peinture figurative, à contre-courant des mouvements d’abstraction et d’art conceptuel. À l’occasion du Gallery Weekend, il a présenté une exposition consacrée à Francis Picabia (1879-1953), un artiste moderne dont l’influence sur l’art contemporain est indéniable. Picabia, connu pour ses multiples changements de style et sa « mauvaise peinture volontaire », a su captiver les collectionneurs et les artistes contemporains par son approche audacieuse et anticonformiste.
Un marché en pleine évolution
La cote de Picabia a connu une croissance significative ces dernières années, avec des prix atteignant plusieurs millions d’euros pour certaines œuvres. Les périodes abstraites et dada de l’artiste sont particulièrement recherchées, mais rares sur le marché. Toutefois, l’intérêt pour Picabia reste principalement concentré en Europe et aux États-Unis, laissant un potentiel de croissance important, notamment du côté des collectionneurs asiatiques. L’exposition de Michael Werner et l’intérêt soutenu des artistes contemporains pour l’œuvre de Picabia témoignent de la pertinence et de l’actualité de cet artiste majeur du XXe siècle.