L’usine de nickel KNS (Koniambo Nickel SAS), située en Nouvelle-Calédonie, va procéder au licenciement de ses 1 200 salariés d’ici la fin août. Cette décision intervient en l’absence de repreneur solide après des mois de recherche et malgré le soutien massif de l’État. « Si le processus de recherche d’un repreneur se poursuit activement et que trois groupes continuent à montrer un intérêt pour notre entreprise, nous ne disposons ni d’une offre finalisée, ni de visibilité sur le financement des opérations », explique la direction de KNS dans un communiqué relayé par Les Echos.
Un coup dur pour l’économie calédonienne
Cette annonce représente un revers important pour l’État français, qui s’était fortement investi pour tenter de sauver la filière nickel calédonienne, en proie à de graves difficultés financières. En février dernier, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, avait appelé Glencore, l’actionnaire principal de KNS, et la province Nord de Nouvelle-Calédonie à prendre leurs responsabilités. L’État avait proposé un plan de soutien massif de 200 millions d’euros, incluant des subventions sur le prix de l’énergie et un prêt. « J’ai fait des propositions à Glencore. Nous avons proposé 60 millions d’euros de subventions sur le prix de l’énergie, 45 millions d’euros de ressources supplémentaires, un prêt de 100 millions : 200 millions d’euros pour la seule usine du nord pour garantir sa pérennité sous forme de soutien public », avait-il déclaré à l’Assemblée nationale. Malgré ces efforts, Glencore a décidé de se retirer de KNS, invoquant un manque de compétitivité et le coût élevé de l’énergie.
Une industrie en crise
L’industrie du nickel, qui représente 90 % des exportations de la Nouvelle-Calédonie, est confrontée à une crise profonde. Le cours du nickel a chuté de 45 % en 2023, fragilisant l’ensemble du secteur. Les deux autres usines de nickel de l’archipel sont également menacées de fermeture. Prony Resources est à l’arrêt complet, tandis que la SLN, à Nouméa, a enregistré une perte nette de 72 millions d’euros au premier semestre 2024. Cette situation risque d’aggraver la crise sociale dans l’archipel, où le secteur du nickel emploie 25 % de la population active. La fermeture de KNS et les difficultés rencontrées par les autres usines de l’archipel soulèvent des questions sur l’avenir de l’industrie du nickel en Nouvelle-Calédonie et sur les solutions pour assurer sa pérennité.