Alors que les places boursières chinoises subissent un désengagement massif des investisseurs étrangers, Pékin semble vouloir masquer les difficultés. « Aucune Bourse européenne, américaine ou d’un autre marché développé ne publie de telles données intrajournalières, ni ne fait la distinction entre les investisseurs locaux et internationaux », affirmaient les opérateurs boursiers chinois en mai dernier, comme le souligne Les Echos. La Chine avait alors cessé de publier les flux en temps réel via les canaux « stock connect », utilisés par les investisseurs étrangers pour accéder aux marchés de Shanghai et de Shenzhen.
La Chine cesse la publication des données sur les flux quotidiens
Depuis cette annonce, la défiance des investisseurs internationaux s’est accentuée. Les gestionnaires de fonds étrangers se seraient délestés d’environ 4,1 milliards de dollars d’actions chinoises en juillet selon Bloomberg. Face à cette situation, la Chine a annoncé en début de semaine l’arrêt de la publication des données sur les flux quotidiens provenant ou à destination de Hong Kong à partir de la mi-août. Il ne sera donc plus possible de suivre en temps réel les mouvements des investisseurs étrangers sur les actions et les ETF (fonds indiciels cotés) chinois.
Un signal négatif pour les investisseurs ?
Cette décision intervient dans un contexte de forte défiance des investisseurs internationaux envers la Chine. L’indice CSI 300, qui regroupe 300 actions chinoises, a perdu 1,80% depuis le début de l’année, après une chute de 11,4% en 2023. La défiance des investisseurs s’explique par des inquiétudes sur la croissance chinoise, la situation financière du pays et les difficultés du marché immobilier. L’agence de notation Fitch Ratings avait d’ailleurs abaissé la perspective de la note souveraine de la Chine de « stable » à « négative » en avril dernier. La décision de Pékin de réduire la transparence des marchés financiers risque d’accentuer cette défiance et de compliquer la tâche des investisseurs qui cherchent à s’exposer à la deuxième économie mondiale.