Face à la concurrence géopolitique croissante et à l’importance stratégique des métaux critiques pour la transition énergétique et la défense, le Canada a décidé de renforcer la protection de son secteur minier.
Le gouvernement canadien a annoncé que les rachats des plus grandes sociétés minières du pays, notamment celles exposées aux minéraux stratégiques, par des groupes étrangers ne seraient autorisés que « dans des circonstances exceptionnelles ». Cette mesure vise à garantir que le Canada conserve le contrôle de ses ressources clés, vitales pour son économie et sa sécurité nationale.
Cette décision intervient dans un contexte de forte activité de fusions-acquisitions dans le secteur minier. Les géants du secteur, disposant d’importantes réserves de trésorerie, cherchent à investir dans les métaux de la transition énergétique, dont les prix sont voués à augmenter. Le Canada, riche en ressources minières, est une cible de choix pour ces investissements.
Cette nouvelle réglementation pourrait toutefois freiner l’appétit des investisseurs étrangers pour les grandes entreprises minières canadiennes. Des analystes estiment que des groupes comme Cameco (uranium), Ivanhoe Mines (cuivre) et Lundin Mining (cuivre) sont désormais « hors d’atteinte ». Le Canada souhaite ainsi éviter de revivre la situation d’il y a dix-huit ans, qui avait vu le géant de l’aluminium Alcan passer sous le contrôle de Rio Tinto.