Le marché des cryptomonnaies, à l’image du bitcoin, est en proie à des turbulences face aux inquiétudes grandissantes concernant la croissance économique américaine. Les 12 principaux fonds indiciels cotés (ETF) investis en bitcoin ont enregistré une décollecte massive de 1,2 milliard de dollars au cours des deux dernières semaines, selon les données de Bloomberg. Il s’agit de la plus longue période de retraits depuis leur introduction en bourse le 11 janvier dernier. « Le bitcoin réagit comme un titre risqué classique, redevenant insensible aux promesses de Donald Trump qui tendaient à soutenir son prix dernièrement », pointe Alexandre Baradez, responsable des analyses marchés pour IG, dans un article des Echos.
La Fed en ligne de mire des investisseurs
Cette hémorragie de capitaux coïncide avec une baisse significative du cours du bitcoin, qui a chuté de 13 % sur la même période pour s’établir à 55 300 dollars, selon CoinGecko. Ce repli s’inscrit dans un contexte de dégringolade généralisée des marchés financiers. « En plus de s’interroger sur la vitesse d’atterrissage de l’économie américaine, poursuit-il, le marché s’inquiète d’une possible réduction de taux de la Fed de 50 points de base, se rappelant que les précédentes baisses de cette ampleur étaient lors du Covid en 2020, de la crise des subprimes en 2008 et de la bulle internet en 2001 », analyse Alexandre Baradez.
Un actif multiforme
Si le bitcoin a pu par le passé apparaître comme une valeur refuge, notamment face au déclenchement de la guerre en Ukraine en 2022 ou lors des attaques terroristes en Israël en octobre 2023, il semble aujourd’hui davantage corrélé aux fluctuations des marchés traditionnels. Les investisseurs attendent désormais avec impatience les prochaines annonces de la Réserve fédérale américaine (Fed) et de la Banque centrale européenne (BCE) concernant leurs politiques monétaires. La publication, vendredi dernier, de chiffres décevants sur la création d’emplois aux États-Unis, tombés à leur plus bas niveau depuis la mi-2020, a ravivé les craintes d’un ralentissement économique marqué outre-Atlantique.