Alors que le G7 envisageait de saisir les avoirs russes gelés en Europe pour soutenir l’Ukraine, l’Arabie Saoudite a discrètement menacé de vendre ses dettes d’État de la zone euro, notamment françaises, si cette mesure était appliquée. Bien que détenant 50 milliards d’euros de dette de la zone euro, soit 0,5 % du marché, l’impact d’une vente massive resterait limité. Cependant, cette situation met en lumière la préférence de Riyad pour le dollar. La banque centrale saoudienne (SAMA) détient 135 milliards de dollars d’obligations du Trésor américain, considérées comme un actif refuge sûr et liquide. De plus, l’arrimage du riyal saoudien au dollar et les émissions régulières de dette en dollars par le fonds souverain saoudien (PIF) renforcent les liens avec la monnaie américaine. Malgré un intérêt croissant pour la dédollarisation promue par les BRICS, l’Arabie Saoudite maintient sa confiance dans le billet vert, tout en se montrant ouverte à une diversification future des paiements de ses exportations pétrolières, notamment en renminbi chinois. Un accord d’échange de devises de 50 milliards de renminbis entre les banques centrales saoudienne et chinoise vient d’ailleurs d’être signé pour une durée de trois ans.