Face à la crise du logement, locataires et propriétaires semblent confrontés à des difficultés distinctes. Si les premiers peinent à trouver un logement abordable, les seconds déplorent des rendements locatifs trop faibles pour garantir une rentabilité suffisante. Un récent rapport parlementaire, publié le 15 juillet dernier et relayé par Les Echos, met en lumière ce paradoxe.
Des rendements locatifs peu encourageants
Le rapport s’est penché sur quatre villes représentatives du marché locatif français : Montpellier, La Rochelle, Annecy et le 13e arrondissement de Paris. Les résultats révèlent que la rentabilité locative reste globalement faible, en particulier pour les ménages les plus aisés, ceux-là mêmes qui détiennent la majorité du parc locatif privé. Ainsi, pour un ménage assujetti à l’impôt sur la fortune immobilière, le rendement d’un appartement non meublé oscille entre -0,4 % à Montpellier et +0,6 % à Paris.
La location meublée touristique tire son épingle du jeu
Le rapport souligne toutefois l’attractivité persistante de la location meublée touristique. Bénéficiant d’un régime fiscal avantageux (régime « micro-BIC »), elle offre une rentabilité nettement supérieure à la location vide. « La location meublée touristique est entre 35 % et 300 % plus rentable, après impôts, que la location meublée de longue durée, et plus encore que la location nue », peut-on lire dans le rapport.
Malgré ce constat, la question de la rentabilité du marché locatif reste complexe. Si l’investissement immobilier ne se résume pas à la seule rentabilité locative (amortissement du capital, plus-value à la revente), la faible attractivité des locations de longue durée pose la question de l’accès au logement pour un grand nombre de Français. Le rapport propose plusieurs pistes de réforme pour tenter de rééquilibrer le marché, mais leur mise en œuvre reste incertaine dans un contexte budgétaire contraint.