Le torchon brûle entre le géant minier BHP et les travailleurs de la mine d’Escondida au Chili. Ces derniers ont entamé une grève illimitée ce mardi, faute d’accord sur une nouvelle convention collective. « Les demandes fondamentales des travailleurs, parmi lesquelles le respect des temps de repos, n’ont pas été prises en compte par l’entreprise », déplorent les syndicats, comme le rapporte Les Echos.
Dividendes et pouvoir d’achat : le cœur du conflit
Au cœur des négociations, la question de la redistribution des bénéfices. Les syndicats réclament que 1% des dividendes versés aux investisseurs soient reversés aux travailleurs. Une demande rejetée par BHP qui propose un bonus de 28.900 dollars par salarié, contre 36.000 dollars réclamés. Un écart de taille alors que les prix mondiaux du cuivre sont en hausse. Le Chili, deuxième producteur mondial de cuivre, table sur un prix moyen de 4,30 dollars la livre en 2024, contre 3,85 dollars initialement prévus.
Vers une crise majeure pour l’industrie du cuivre ?
Ce n’est pas la première fois que la mine d’Escondida, qui représente 5,4 % de la production mondiale de cuivre, est le théâtre d’un bras de fer. En 2017, une grève de 44 jours avait engendré 740 millions de dollars de pertes et amputé le PIB chilien de 1,3%. Un scénario catastrophe que BHP espère éviter, mais le syndicat se dit « prêt à tenir sur la durée ». Cette grève pourrait avoir des répercussions importantes sur le marché mondial du cuivre, métal essentiel à la fabrication des batteries de voitures électriques. L’issue du conflit est donc scrutée de près par les investisseurs, mais aussi par les défenseurs de la transition énergétique.