Le président brésilien Lula vient de nommer Gabriel Galipolo à la tête de la banque centrale du pays. Cet économiste de gauche, âgé de 42 ans, succède à Roberto Campos Neto, dont le mandat a été marqué par des frictions avec le gouvernement. “C’est un pragmatique. Il va veiller à contenir les attentes en matière d’inflation. Il va probablement faire preuve d’une certaine orthodoxie pour gagner en crédibilité auprès du marché”, assure Octavio de Barros, vice-président de la Chambre de commerce France-Brésil, dans un article des Echos.
Un parcours atypique pour un banquier central
Le parcours de Gabriel Galipolo est atypique pour un président de banque centrale. Il n’a pas étudié dans les universités prisées par l’élite financière brésilienne, ni obtenu de diplôme aux États-Unis, comme c’est souvent le cas pour ce poste. Son expérience dans le secteur privé, notamment en tant que président de la banque Fator, ainsi que son rôle de pont entre Lula et le monde des affaires lors de la dernière campagne présidentielle, semblent avoir joué en sa faveur.
Indépendance de la banque centrale mise à l’épreuve ?
L’arrivée de Galipolo à la tête de la banque centrale intervient alors que l’institution a obtenu son indépendance il y a trois ans et demi. Si Lula assure vouloir respecter cette indépendance, la capacité de Galipolo à résister aux pressions politiques, notamment en matière de taux d’intérêt, reste à démontrer. “Il va se fier au modus operandi traditionnel des banques centrales autonomes, estime Octavio de Barros. Il comprend parfaitement l’importance de la crédibilité. Il va s’efforcer de créer une relation de confiance avec le marché”, conclut-il.
