L’Allemagne s’attaque à la fraude aux certificats carbone. Selon l’Agence fédérale de l’environnement (UBA), des « incohérences juridiques et techniques graves » ont été relevées dans plusieurs projets de compensation carbone. Ces projets, censés permettre aux entreprises de compenser leurs émissions de CO2, n’auraient jamais vu le jour ou se révèlent bien moins efficaces qu’annoncé. « Comme le souligne Les Echos, il s’agit d’un probable cas grave de criminalité environnementale », a déclaré Steffi Lemke, la ministre allemande de l’Environnement.
Des crédits carbone bloqués pour une valeur de 18 millions d’euros
L’UBA a d’ores et déjà bloqué la délivrance de crédits carbone pour un volume total de 215 000 tonnes, ce qui représente une valeur de marché actuelle de 18 millions d’euros. Toutefois, le préjudice total pourrait être bien plus important et atteindre 4,5 milliards d’euros. Cette somme correspond aux amendes que les entreprises auraient dû payer si elles n’avaient pas pu bénéficier de ces crédits frauduleux.
Un système de compensation controversé
Les projets de compensation carbone, qui consistent principalement à planter des arbres, sont vivement critiqués depuis plusieurs années. En effet, leur efficacité est souvent surestimée et leur évaluation s’avère complexe. Dans le cas présent, l’UBA déplore ne pas avoir pu envoyer de représentants sur place pour réaliser des visites d’inspection.
Ce scandale met en lumière les failles du marché européen du carbone et soulève des questions sur la fiabilité des mécanismes de compensation carbone. Pour les entreprises, cette affaire rappelle l’importance de la vigilance et de la transparence dans la gestion de leur bilan carbone.