Alors que les marchés boursiers européens sont en baisse, les obligations redeviennent des valeurs refuge, entraînant une baisse des taux d’emprunts d’État dans la zone euro. « Jeudi midi, les taux des emprunts d’Etat s’affichaient tous en baisse dans la zone euro », souligne Les Echos. Le taux du 10 ans français s’établit autour de 3,11%, effaçant ainsi sa hausse de la veille.
Cependant, la situation reste tendue pour la France. La prime de risque, c’est-à-dire la différence de taux d’intérêt entre les obligations françaises et allemandes (considérées comme les plus sûres de la zone euro), a augmenté pour atteindre 71 points de base. Cela signifie que les investisseurs exigent un rendement plus élevé pour prêter à la France qu’à l’Allemagne, traduisant une perception accrue du risque lié aux investissements français.
Cette nervosité des marchés financiers est liée au contexte politique post-élections législatives en France. Bien que le risque d’une victoire de l’extrême droite soit écarté, l’absence de gouvernement et les incertitudes sur les futures orientations budgétaires inquiètent les investisseurs. Ces derniers s’interrogent sur les prévisions de déficit, les économies à réaliser et d’éventuelles hausses d’impôts. Face à ces incertitudes, les investisseurs préfèrent la prudence et se montrent moins enclins à acheter des obligations françaises.
Malgré ce contexte, la situation n’est pas alarmante. La France conserve la confiance des investisseurs, qui attendent des clarifications sur la politique économique du prochain gouvernement. La liquidité traditionnellement plus faible sur les marchés en cette période estivale contribue également à amplifier la hausse de la prime de risque.