Dans un contexte d’isolement économique croissant, la Banque de Russie a pris une mesure radicale en relevant ses taux d’intérêt de 200 points de base, les portant à 18 %. « Comme le souligne Les Echos, la Russie rejoint ainsi le groupe restreint des pays ayant opté pour une hausse des taux cette année, aux côtés de la Turquie, du Japon, de Taïwan et de l’Indonésie. »
Cette décision fait suite à une période de regain du rouble, favorisée par des taux d’intérêt déjà élevés par rapport à l’inflation, qui s’établissait à 9 % en juillet. Cependant, l’impact de la situation géopolitique, exacerbée par le conflit ukrainien, a rapidement repris le dessus. L’offensive ukrainienne du 6 août a entraîné une chute de 8 % du rouble face au dollar et au yuan chinois, cette dernière monnaie étant désormais prédominante sur le marché des changes russe.
Malgré ces fluctuations, les analystes financiers restent globalement optimistes quant à l’avenir du rouble. La plupart des banques interrogées par Bloomberg prévoient un retour du dollar autour de 90 roubles d’ici septembre. La Banque centrale russe, soucieuse de la stabilité de sa monnaie, symbole de fierté nationale face aux « adversaires de la Russie », devrait également intervenir pour limiter sa dépréciation.
Si l’économie russe semble résister pour l’instant aux sanctions internationales, la hausse des taux et le coût de la guerre pourraient mettre à l’épreuve les prévisions de croissance de la Banque de Russie. L’institution table sur une croissance du PIB comprise entre 2,5 % et 3,5 % cette année, tandis que le Fonds monétaire international a revu ses prévisions à la hausse en avril, les portant à 3,2 %. L’évolution de la situation géopolitique et les décisions futures de la Banque centrale seront déterminantes pour l’économie russe dans les mois à venir.