L’intégration des actifs non cotés en Bourse au sein des Plans d’Epargne Retraite (PER) se précise. Un arrêté publié le 5 juillet dernier fixe la part minimale de ces actifs, tels que les fonds de private equity, dans les mandats de gestion standards des PER souscrits après le 24 octobre prochain. Cette disposition, issue de la loi industrie verte, vise à exposer davantage les épargnants à des placements potentiellement plus rémunérateurs.
Les minimaux obligatoires varient en fonction du profil de risque du mandat choisi et évoluent au fil du temps. Par exemple, pour un mandat prudent, le non coté représentera entre 2 % et 6 % des versements, tandis qu’un mandat dynamique nécessitera une allocation minimale de 5 % à 12 %. Cette mesure suscite des inquiétudes quant à sa mise en application, jugée tardive par certains acteurs. Des doutes persistent également quant au rendement réel de ces placements.
Si l’objectif affiché est de permettre aux épargnants de bénéficier d’un couple rendement/risque plus avantageux, des experts comme Sébastien d’Ornano de Yomoni appellent à la prudence, notamment concernant la qualité du private equity intégré. Une étude de France Invest révèle que les fonds non cotés ouverts aux particuliers ont rapporté en moyenne 6,2 % entre 2013 et 2023, un rendement à relativiser selon Guillaume Prache de la FAIDER qui souligne la jeunesse de ces fonds et la performance plus élevée des fonds actions cotées. La prédominance des fonds evergreen, privilégiés pour leur liquidité au détriment parfois de la performance, pourrait également impacter le rendement final.