Alors que le coût du logement atteint des sommets dans de nombreuses régions du monde, la Corée du Sud est confrontée à une crise particulière liée à son système de location unique, le « jeonse ». Ce système, qui permettait autrefois aux locataires d’occuper un logement sans payer de loyer en échange d’un important dépôt de garantie, est aujourd’hui miné par la fraude, laissant de nombreux jeunes sur le carreau.
Le principe du jeonse repose sur le versement d’une caution considérable, pouvant atteindre des centaines de milliers de dollars, qui est ensuite restituée au locataire lorsqu’il quitte le logement. Ce système permettait aux propriétaires de disposer de liquidités et aux locataires de se loger sans payer de loyer. Malheureusement, le jeonse est devenu un terrain fertile pour les escroqueries, avec des propriétaires peu scrupuleux disparaissant avec les cautions de leurs locataires. La police estime que plus d’un milliard de dollars sont ainsi perdus chaque année.
De nombreuses victimes, souvent des jeunes ayant investi toutes leurs économies et contracté des prêts pour payer la caution, se retrouvent criblées de dettes et dans l’impossibilité de se loger décemment. Face à cette situation critique, le gouvernement a mis en place des mesures d’aide, comme des prêts sans intérêt, mais celles-ci sont jugées insuffisantes par les victimes qui réclament une prise en charge plus importante de la part de l’État. La crise du jeonse met en lumière les failles d’un système qui, autrefois avantageux, est devenu synonyme de précarité et d’endettement pour une partie croissante de la population sud-coréenne.