Dans un revirement stratégique inattendu, Glencore, le géant du négoce de matières premières, a annoncé qu’il conserverait finalement ses activités charbon. Cette décision intervient après le rachat, pour près de 7 milliards de dollars, des activités de charbon métallurgique du canadien Teck Resources fin 2023. Initialement, Glencore prévoyait de fusionner ces activités avec les siennes, avant de scinder le groupe en deux pour isoler le charbon et se concentrer sur les métaux liés à la transition énergétique.
La pression des actionnaires
Glencore justifie ce changement de cap par la volonté de « créer de la valeur pour ses actionnaires », comme l’indique le communiqué publié en marge de ses résultats semestriels. Selon Gary Nagle, directeur général de Glencore, la décision a été prise après consultation des actionnaires et « une écrasante majorité » d’entre eux, représentant environ les deux tiers des droits de vote, ont soutenu le maintien des activités charbon. « Le conseil d’administration conserve l’option de considérer une scission de tout ou partie de cette activité à l’avenir si les circonstances changent », précise toutefois le communiqué.
Un choix stratégique et financier
Cette décision s’inscrit dans un contexte de regain d’intérêt pour le charbon, notamment depuis l’échec du rachat d’Anglo American par BHP. En conservant ses activités charbon, Glencore conserve une position forte dans un secteur en pleine évolution et s’assure une source de revenus importante. « L’échelle est importante dans ce secteur », a déclaré Gary Nagle. Pour l’heure, le groupe n’envisage pas de se retirer de la Bourse de Londres au profit de New York, où les valorisations sont souvent plus élevées.
Il est à noter que Glencore a enregistré une perte nette de 233 millions de dollars au premier semestre 2024, contre un bénéfice net de près de 4,6 milliards de dollars à la même période un an plus tôt. « Ses résultats ont été plombés par des amortissements et dépréciations d’actifs pour environ 1,7 milliard de dollars, notamment liés à des activités dans le charbon en Afrique du Sud et le désengagement de la mine de nickel de Koniambo en Nouvelle-Calédonie », précise Les Echos dans un article paru le 2024.