Dans un effort pour stimuler son marché financier post-Brexit, le Royaume-Uni a entrepris une série de réformes visant à assouplir les réglementations boursières et à attirer davantage d’entreprises, notamment en provenance de marchés comme New York. « Comme le souligne Les Echos dans un article du 29 juillet 2024, le gendarme boursier britannique, la Financial Conduct Authority (FCA), a vu ses objectifs évoluer en 2022, intégrant désormais la croissance et la compétitivité des marchés. » Une des mesures phares, entrée en vigueur ce lundi, concerne la simplification des règles de cotation. Ainsi, la distinction entre les catégories « standard » et « premium » a été supprimée, laissant place à une catégorie unique d’actions. Cette modification permet aux entreprises de rejoindre le London Stock Exchange (LSE) sans avoir à fournir un historique financier aussi détaillé qu’auparavant.
Suppression des exigences et droits de vote renforcés
Auparavant, les entreprises cotées devaient obtenir l’approbation des actionnaires pour certaines transactions, comme les fusions et les offres publiques d’acquisition (OPA). Ces exigences ont été supprimées. De plus, les fondateurs d’entreprises bénéficient désormais de droits de vote renforcés par rapport aux actionnaires ordinaires, leur permettant de conserver un contrôle accru sur leur société. Ces mesures font suite à une année 2023 difficile pour le marché boursier britannique, qui n’a enregistré que 1 milliard de dollars de levées de fonds via des introductions en bourse, un creux depuis 2009.
Le cas Shein : un enjeu de taille pour la City
La City fonde beaucoup d’espoir sur l’introduction en bourse de Shein, géant de la fast-fashion, qui pourrait choisir Londres plutôt que New York. « Comme le mentionne Les Echos, cette introduction pourrait être la plus importante jamais réalisée outre-Manche, avec une valorisation estimée à 50 milliards de livres. » Si Shein décidait d’introduire 20% à 25% de son capital, cela surpasserait les introductions record de Rosneft en 2005 et de Glencore en 2011. L’assouplissement des règles boursières britanniques s’inscrit dans un contexte de concurrence accrue entre les places financières mondiales. Reste à savoir si ces réformes suffiront à faire du Royaume-Uni une destination plus attractive que les places concurrentes comme New York.