Le Conseil de stabilité financière (CSF) met en garde contre les risques liés à la croissance de la finance de l’ombre. Ce secteur, qui regroupe des activités financières non bancaires comme la gestion d’actifs ou le capital investissement, représente aujourd’hui 47,2 % des actifs financiers mondiaux, soit 217 900 milliards de dollars, selon le CSF.
Klaas Knot, président du CSF, a appelé les ministres des Finances du G20 et les gouverneurs des banques centrales à renforcer la surveillance de ce secteur. En effet, la finance de l’ombre, bien que participant au financement de l’économie, n’est pas soumise aux mêmes contraintes que la finance traditionnelle. « Alors que le souvenir des turbulences passées s’estompe (…), il est important de souligner que les risques extrêmes demeurent », a-t-il déclaré dans une lettre, comme le rapporte Les Echos.
Si des progrès ont été réalisés en matière de régulation, « le rythme de mise en œuvre des politiques a été inégal d’une juridiction à l’autre », observe le CSF. Le manque de transparence et de partage d’informations complexifie la collecte de données sur ce secteur. Les hedge funds, souvent pointés du doigt pour leur rôle dans des crises financières passées, illustrent la difficulté de superviser la finance de l’ombre. L’affaire Archegos, qui avait causé plus de 10 milliards de dollars de pertes aux banques exposées, rappelle l’importance de mieux encadrer ces acteurs financiers.
Le Fonds monétaire international (FMI) s’est également alarmé de la croissance rapide du marché du crédit privé, un segment « opaque et très interconnecté du système financier », selon ses termes. Si le FMI juge que les risques immédiats pour la stabilité financière liés au crédit privé restent limités, il estime que « les vulnérabilités existantes pourraient devenir un risque systémique pour le système financier dans son ensemble ». La vigilance reste donc de mise face à la montée en puissance de la finance de l’ombre, qui pourrait menacer la stabilité du système financier mondial.