Un employé de Syquant Capital est soupçonné d’avoir transmis des informations confidentielles à son frère, lui permettant de réaliser des profits importants sur les marchés financiers. L’affaire, qui met en lumière les risques de délit d’initié, est actuellement examinée par l’Autorité des marchés financiers (AMF).
Des opérations boursières troublantes
L’affaire débute en mai 2020, lorsque Monsieur E. réalise un profit de 11 270 euros en quelques heures seulement en spéculant sur des produits financiers liés à l’action ArcelorMittal. Le timing des opérations attire l’attention : elles ont lieu juste avant l’annonce d’une importante opération financière par ArcelorMittal, qui a fait chuter le cours de l’action.
Ce scénario se répète à plusieurs reprises, avec des opérations suspectes sur les titres Alstom, SSAB ou encore Just Takeaway.com. À chaque fois, le frère de Monsieur E., employé chez Syquant Capital, était susceptible d’avoir eu connaissance de ces opérations avant qu’elles ne soient rendues publiques. « Comme le souligne Les Echos, qui a pu consulter une décision de justice du 3 juillet, l’enquête a porté sur 22 sociétés différentes. »
L’AMF enquête et saisit la justice
Alertée par ces mouvements suspects, l’AMF a ouvert une enquête et a procédé à une perquisition au domicile de l’employé de Syquant Capital. Des données ont été saisies sur son ordinateur et son téléphone portable, dans le but de trouver des preuves d’une potentielle transmission d’informations privilégiées.
L’affaire est actuellement en cours d’examen par la Cour d’appel de Paris. Si l’AMF estime que les preuves sont suffisantes, elle pourrait décider de porter plainte pour délit d’initié, une infraction passible de sanctions pénales. Cette affaire rappelle l’importance de la confidentialité et de la déontologie dans le monde de la finance, où l’accès à des informations privilégiées peut donner lieu à des abus de marché.